Oui c'est bizarre, il y a 15 jours quand j'ai su que je devais arrêter un temps à cause d'elles je n'étais pas méga content !! 


Pourtant vraiment du fond du cœur merci les 2 tendinites que j'ai eu aux talonx d'Achille !!! 


Cet imprévu du voyage m'a permis de vivre les choses différemment et de repartir sur de nouvelles bases ! 


Quand j'ai eu mon père au téléphone et qu'il m'a dit ah là mon coco il faut s'arrêter de suite j'étais pas vraiment content. Pourtant comme par hasard j'étais à 15km de chez mes cousins et à 30 km de mon 1er point de chute à TILCARA. 

Si ça c'est pas une chance. 1 semaine chez les uns une autre semaine chez les autres. Moi qui ai tendance depuis que je suis parti à galoper d'un point A à un point B alors que je ne cesse d'expliquer aux gens que ce qui m'intéresse c'est ce qu'il y a entre À et B... doù le fait d'être à pied. 


Mais je m'imposais un rythme, il faut avancer !! Au fond j'étais pas si serein que ça, c'est comme si je fuyais chaque endroit où je passais. Vite vite ma maison. Plus vite on avance plus vite on arrive. 

Bien sur que je profitais et qu'avant mes tendinites j'ai vécu une expérience de folie et fait des rencontres de maboule. Mais je ne profitais pas assez du temps seul, sur la route. 


Je m'alignais derrière de nouvelles habitudes. À 14h je dois avoir fini de manger et repartir, 25km par jour, pas dévier de l'itinéraire, dormir chez des gens obligatoirement... 


Mes tendinites ont changé ma façon de voyager depuis 2 jours !


Comme j'ai qu'une peur c'est d'être bloqué à nouveau et ne pas pouvoir faire la traversée du massif central, qui demande d'avoir un état physique solide, je pèse chacun de mes pas. Je vis le moment présent avec gratitude !! 


Et ça change tout ! Ma journée démarre quand je veux, quand je suis prêt. En général je me lève quand même avec la lumière du jour, mais je prends mon temps. La journée je fais beaucoup plus de pause, à chaque fois que j'ai envie, j'hésite pas à discuter avec mes gens, je profite du paysage. 

Rien qu'aujourd'hui j'ai vu 2 chevreuils et un renard. 


Mes pauses déjeuné sont longues, j'écris, je lis et je prends le soleil puisqu'il est là enfin hier en tout cas ! 


Bref mes tendinites ont changé ma façon de voir le voyage. J'ai compris que ce qui était important c'est le chemin, et pas le but. Il arrivera comme une cerise sur le gâteau, il me donne une direction, mais ne m'impose rien. Je me laisse guider. 


Du coup hier j'ai accepté de changé mon itinéraire grâce à un gars du pays qui m'a indiqué d'aller au village de méart où j'ai dormi. C'était une aire de bivouac géniale avec plein de trucs à disposition et gratuitement. J'ai rencontré les voisins. Bon l'un d'eux qu'étaient 2 jeunes de 18 ans n'ont rien trouvé de mieux que de venir me voir à 1h du matin pour savoir si je voulais boire un coup. Ils ont du voir à ma tête que c'était pas dans mes plans du moment... 


Aujourd'hui j'ai rencontré Antoine un débardeur qui m'a parlé de son métier. Je sais pas si vous savez, moi je l'ai appris dans le Limousin mais la polémique est aux coupes rases ! C'est à dire le fait de couper la totalité des arbres d'une parcelle. J'avais eu la vision des gens de l'extérieur et du documentaire d'Hugo Clément sur France 5. Il m'a donné son point de vue et comme d'habitude les choses sont toujours plus complexes que ce que l'on croit. C'était super chouette de pouvoir discuter avec lui !


Et cet aprem j'étais en galère. Plus rien à me mettre sous la dent pour le dîner et aucun des villages par lesquels je passe n'ont d'épiceries. Heureusement j'ai croisé la route de Stephane. Il m'a donné du riz et une bonne canette aux carottes. C'était un régal sauf que j'avais pas d'eau pour faire le riz mais bref. On a passé 10 minutes ensemble à regarder les itinéraires que je pourrais prendre pour me ravitailler et voir des jolis trucs. C'est comme ça que je suis arrivé au mont gargan j'ai jamais eu un spot de bivouac aussi beau. 80m mètres d'altitude, vue plongeante sur tout ce que je viens de traverser, la haute Vienne. Et tout ce que je vais traverser : le plateau de mille vache et on voit les premiers puys du cantal. Comme si ce n'était pas assez, Stéphane m'a donné un bâton de marcheur qu'il fabrique lui même c'était son métier. J'en cherchais un puisque j'ai laissé l'autre chez mes cousins... Merci stephane!! 


Finalement j'ai compris que ça n'avait aucun sens de se laisser dicter ma route par un GPS. Tant que je ne suis pas sur un GR, je vais m'acheter une carte et faire avec les gens du coin, qui connaissent mieux que toute application leur pays !! 


Désormais je veux laisser plus de place à l'incertitude, à la providence, au chemin !! Merci les tendinites. 


À plus les amis !! :)