Hello les amis, voilà un petit bout de temps que je ne vous ai rien partagé, faute d'internet surtout et aussi d'avoir partagé en réel la traversée de l'Aubrac avec ma pote Margot, ce fut sport avec le temps pourris qu'on a eu mais je vous raconte pas tout, gardons un peu de surprise pour le livre haha.


Un long chemin de pins nous fait quitter les immenses étendues de l'Aubrac, cette terre nue, aride, parsemée de burrons qui nous ont servi de refuge par ci par là. Heureusement qu'ils étaient là, merci les ancêtres !!



Ce chemin de pins marque la rupture entre l'Aubrac et le début des Causses, mais surtout une rupture de climat. Je quitte les températures négatives, la pluie, pour entendre les criquets chanter et voir des arbres habillés en vert comme pour un printemps normal !! Les rayons du soleil nous chauffent le visage c'est trop bon...


À la Canourgue nos chemins se séparent avec Margot et je passe 30 min avec Camille a l'office du tourisme pour discuter de la suite du trajet. Je mange aussi un gros burger du pays, maiaiaie c'est une tuerie monumentale !!



Je décide de partir vers les gorges du tarn et de la jonte mais j'ai une bonne journée de marche avant d'y arriver. Le paysage a complètement changé. J'ai l'impression d'être en Provence, des pins et de la roche blanche. Je prends cher dans des montées comme j'ai jamais pris encore.


Le soir je repère un petit village sur le bord de la route qui me fait un peu quitté le GR. C'est Soulages. Le nom va bien avec ce que je recherche. Ça fait 3 nuits que je dors peu, je recherche un coin tranquille, dans l'idéal chez un petit vieux où on ne bavardera pas trop pour que je puisse dormir !!


C'est raté mais bien raté et tant mieux !


Au milieu du village je tombe sur une dame qui est éleveuse de brebis avec son mari et son fils. Elle me montre un emplacement mais doit filer à la traite et me propose de venir avec elle. Je suis trop content ! Là-bas je rencontre le mari, et Florian le fils. Il a fait le 4l trophy et me pose plein de questions sur mon périple. Il a que un an de plus que moi mais on dirait qu'au moins 5 ans nous séparent, comme tous les lozeriens que j'ai croisé. Je sais pas si c'est la génétique ou le fait qu'ils soient tous au boulot assez jeune mais ils font tous grands ! En tout cas je mets un peu la main à la patte, traite des brebis et nettoyage. Il m'offre un levejac entier, le fromage qu'ils font chez eux, il m'a tenu 3 jours et pourtant j'en ai bouffé, c'était trop bon !!



Après ça je décale avec lui et sa petite sœur Julie pour un petit apero avec "les collègues" comme ils disent. On se retrouve dans le hangar de Raphi. Florian est au téléphone toutes les 2 min et en 15 min il y a une dizaine de personnes.


Sur le village il y a 8 agriculteurs qui font des brebis et versent à roquefort la plupart de leur production. Il y a un nombre de jeunes impressionnant, la plupart sont des enfants de ces agriculteurs qui sont salariés sur la ferme familiale comme Florian. La vie à Toulouse dans l'aéronotique ne lui avait pas plu. Quand on est né à la campagne il ne suffit pas d'habiter la ville pour devenir citadin m'a t il dit.


À la fin de cet apéro où jeunes et plus vieux se sont mélangés, je crois que je suis adopté, on m'appelle le pèlerin, et quand on demande à flo ce que je fais il répond "il péllerine". 😂


Ils me proposent de venir les aider le lendemain à retaper la maison d'une de leur pote Margot. Vendu je prolonge de 24h ! Leur compagnie est trop bonne. Le soir je ne vais pas dormir à la chapelle comme prévu. Amélie m'embarque pour squatter la chambre d'ami.


Le lendemain on décale chez Margot. Là bas tout le monde se donne à fond. J'étais impressionné, chacun y va se son talent pour faire avancer le chantier. Vincent et flo au marteau piqueur sur la cheminée, Émilien au tracteur à dessoucher tous les arbres du jardin. Et le reste un peu partout. Chacun avait ramené des outils et mouillait le maillot. J'ai dit à margot mais tu les a prévenu depuis quand ??

Je me suis dit comment on peut mobiliser autant de gens si motivés... Chez eux c'est naturel. La solidarité c'est leur 6 e sens. Quand un ami a besoin d'un coup de main on l'aide ça passe avant le reste. Pourtant c'est pas le boulot qui manque chez chacun d'eux.



À 15h on démarre le barbecue et l'apéro, oui apéro est un mot qui revient souvent là-bas !! C'est synonyme de convivialité et bière à volonté.

Ça picolle bien mais étalé sur la journée. A 9h du matin moi j'ai un peu de mal mais bon. Faut dire qu' ils le transpirent aussi..

De temps en temps j'essayais de boire un verre d'eau ni vu ni connu mais fallait pas en abuser, à la base l'eau est prévue pour le pastis !!

Les gars je vous fais vraiment passer pour des pochtrons mais c'est pas du tout le cas.😂

Ils me faisaient vraiment marrer avé leur accent. On dirait qu'ils chantent que c'est cool, c'est fluide. Je me sentais un peu chiant avec ma façon de parler à la parisienne si bien que des fois je me mettais à avoir des intonations mais bon mieux vaut rester soi, apparemment j'avais mon accent aussi. La phrase qu'ils répétaient le plus c'était "mon pauvre" et "bienvenue en enfer". Comme pour faire fuire les étrangers qui viendraient investir leur coin de paradis. Moi je les ai adoré. Ils m'ont tous étonné par leur entraide et leur simplicité dans la relation.

Le 2 e soir j'ai bien dormi à la chapelle. Je voulais être au calme et repartir tôt le lendemain.


Merci les lozériens de m'avoir partager un bout de votre art de vivre, c'est très inspirant !